Auteur : Dick Holland
Directrice et directeur de la rédaction : Ruth Sandwell, Dick Holland
Directeur de la série : Roland Case
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Un défi de pensée critique pour les élèves de 14 à 16 ans
Au printemps de 1864, une série de meurtres jette un froid sur tout le Canada. Le conflit commence avant l’aube le matin du 29 avril 1864, alors que le sang de 14 hommes est versé dans la rivière Homathco. À la fin du mois de mai, un fermier et 19 porteurs et constructeurs de routes étaient morts. Moins de six semaines plus tard, une armée de plus de 100 hommes parcourait le territoire pour capturer les meurtriers.
Les meurtres ont eu lieu au centre de la Colombie-Britannique, dans un triangle éloigné qui, à l’époque, n’était pas accessible par la route ni même par un sentier équestre. Les hommes qui sont morts étaient tous membres d’équipes travaillant à la construction d’une route à partir de la côte du Pacifique jusqu’aux champs d’or récemment découverts dans la région de Cariboo.
Cette région était le territoire du peuple tsilhqot’in qui vivait sur le plateau de Chilcotin depuis des siècles, peut-être même depuis des millénaires. Le leader du groupe de plus de 20 hommes impliqués dans les meurtres a été identifié par les survivants des attaques comme un chef tsilhqot’in que les siens appelaient « Klatsassin ».
Ce que nous connaissons des évènements repose principalement sur la couverture qu’en ont faite les journaux de l’époque. Mais leur compte rendu de ce que l’on appelle parfois la « guerre de Chilcotin » était-il juste? Les journalistes ont-ils manqué d’objectivité? Vous êtes invités à étudier les preuves et à tirer vos propres conclusions sur cette affaire.
Ce CyberMystère vous invite à évaluer le degré d’objectivité dont ont fait preuve les journaux de 1864 lorsqu’ils ont rapporté ce violent conflit entre les Blancs et les peuples des Premières Nations — le plus sanglant incident du genre à s’être produit en sol canadien.
Avant d’entreprendre l’examen des documents portant sur la guerre de Chilcotin, vous devrez en apprendre davantage sur le rapport qui existe entre les concepts de « partialité » et de « perspective ». Quand vient le temps de se pencher sur une question, chacun de nous la considère en fonction de sa propre opinion; le défi qui se pose aux historiens et aux journalistes est de rendre compte des évènements selon une perspective qui est neutre ou impartiale. Vous examinerez plusieurs articles de journaux historiques couvrant la guerre de Chilcotin et déterminerez à quel point ces comptes rendus sont subjectifs. Enfin, vous rédigerez votre propre compte rendu objectif des évènements à l’intention des élèves de votre âge qui étudient les relations entre les Européens et les Premières Nations.
ÉTAPE 1 : Réfléchir sur les notions de « partialité » et de « perspective »
Avant de déterminer si un compte rendu journalistique est objectif ou non, il convient de définir clairement la différence entre les concepts de « partialité » et de « perspective ». Plusieurs personnes croient que ces termes sont synonymes, ce qui donne l’impression que tout le monde a un parti pris simplement parce que chacun de nous possède sa propre perspective ou perception du monde. Cette affirmation est beaucoup trop simpliste, et donc trompeuse. Affirmer que tous les gens sont nécessairement partiaux revient-il à dire que personne n’est apte à examiner une question de façon objective et à tirer des conclusions justifiées à la lumière des preuves fournies?
En portant une attention particulière à la signification de chacun de ces termes, il est possible de mieux comprendre comment certaines perspectives peuvent être partiales et d’autres non. Une perspective est un point de vue qu’adopte quelqu’un pour observer un évènement. Une perspective est partiale si elle mène à une décision teintée de préjugés injustes en faveur d’une personne ou d’un groupe. Le contraire de « partialité » est « impartialité ». Une perspective impartiale indique que la personne a tenté de rejeter tout préjugé en faveur ou au détriment d’une personne ou d’un groupe en s’assurant que toutes les parties sont bien représentées et respectées. Bien sûr, il est difficile d’être entièrement impartial. C’est pourquoi il est plus juste de parler de degré de partialité ou d’impartialité d’une perspective. Les facteurs suivants peuvent être utiles pour évaluer ce degré d’objectivité :
Une perspective est impartiale dans la mesure où la personne est
Une perspective est partiale dans la mesure où la personne est
Dans le document « Explorer la partialité des médias », vous trouverez trois comptes rendus fictifs décrivant une partie de hockey d’une équipe de niveau secondaire. Lisez-les et tentez d’y repérer des signes de partialité ou d’impartialité de la part de l’auteur. Si vous avez de la difficulté à déterminer lequel des trois comptes rendus est le plus objectif, consultez le document intitulé « Distinguer les perspectives partiales et impartiales » pour en apprendre davantage sur ces concepts.
ÉTAPE 2 : Connaître les détails du conflit
Avant de passer à la lecture des comptes rendus portant sur la guerre de Chilcotin, il vous sera utile de connaître le contexte de cet évènement. Lisez d’abord la page de Bienvenue du site Web.
Naviguez ensuite sur le site et consultez chacune des sections. Essayez de repérer au moins un exemple pour chacun des éléments suivants :
Consultez les sections Archives et Contexte si vous avez de la difficulté à trouver ces éléments.
ÉTAPE 3 : Examiner les articles de journaux
Votre prochaine tâche consiste à déterminer à quel degré les journalistes de l’époque ont fait preuve de partialité ou d’objectivité lorsqu’ils ont couvert la guerre de Chilcotin en 1864. Choisissez trois comptes rendus journalistiques à partir de la liste de la section Éléments de preuve. Au fil de votre lecture, tentez d’identifier dans quelle mesure chacun des trois facteurs suivants se manifestent dans chaque document :
Pour chaque article, utilisez une copie de la feuille d’activités « Identifier le degré de partialité » pour noter les indices qui, selon vous, dénotent la partialité ou l’impartialité de l’auteur. Attribuez à chaque facteur une note entre +4 (très impartial) et -4 (très partial). Ensuite, donnez votre évaluation générale du degré d’objectivité du document.
ÉTAPE 4 : Rédigez votre propre compte rendu impartial
Servez-vous maintenant des données que vous avez accumulées sur la guerre de Chilcotin pour rédiger un compte rendu de 500 mots sur l’évènement, qui pourrait être utilisé par d’autres élèves comme vous qui étudieraient les relations entre les Européens et les Premières Nations. Votre mission est d’être aussi impartial que possible dans votre compte rendu. Assurez-vous de fournir des données exactes et d’inclure tous les faits essentiels de l’affaire. Au besoin, vous pouvez lire d’autres comptes rendus de journaux dans la section Éléments de preuve. Prenez soin de produire un compte rendu qui présente une ouverture aux diverses conclusions, qui prend en considération les perspectives de toutes les parties impliquées dans le conflit et dans lequel vous rapportez les faits avec honnêteté.
La rubrique d’évaluation « Évaluer le degré de partialité » peut être utilisée pour évaluer dans quelle mesure vous avez été capable de respecter les critères suivants :
La rubrique d’évaluation « Évaluer un compte rendu impartial » peut être utilisée pour évaluer dans quelle mesure vous avez été capable de respecter les critères suivants :
Déterminer le journal le plus fiable
Examinez la couverture médiatique de la guerre de Chilcotin dans la section Éléments de preuve afin de déterminer lequel des journaux, parmi le British Colonist, le British Columbian, le Daily Press et le Daily Chronicle, couvre l’évènement de la façon la plus impartiale.
Sources de l’information
La liste qui suit répertorie des histoires rapportées dans les journaux au sujet de la guerre de Chilcotin. Lisez-les afin de découvrir à quelles sources les journalistes ont puisé leur information au moment d’écrire leur article sur l’incident. Comment ces sources ont-elles pu influencer la couverture des évènements?
Créer une carte
Utilisez l’information contenue dans les articles du 12 mai 1864 pour créer une carte qui aidera à expliquer les évènements.
« Un terrible massacre! », Daily British Colonist, 12 mai 1864
« La déposition de M. Waddington », Daily British Colonist, 12 mai 1864
« La dernière atrocité des Indiens », Daily British Colonist, 12 mai 1864
« Renseignements additionnels », Daily British Colonist, 12 mai 1864
« Lettre de Bute Inlet », Daily Chronicle, 12 mai 1864
Comparez les versions
Comparez l’histoire orale des meurtres racontée par un Chilcotin avec les comptes rendus des journaux basés sur le témoignage d’un témoin oculaire blanc. Quelles différences notez-vous entre ces deux types de comptes rendus?
Les documents réunis dans la section La guerre de Chilcotin de nos jours ont sûrement des chances de vous intéresser aussi.
Feuille d’activités : « Explorer la partialité des médias »
Feuille d’activités : « Identifier le degré de partialité »
Information contextuelle : « Distinguer les perspectives partiales et impartiales »
Sources
Articles de journaux
« Un terrible massacre! », Daily British Colonist, 12 mai 1864
« La déposition de M. Waddington », Daily British Colonist, 12 mai 1864
« La dernière atrocité des Indiens », Daily British Colonist, 12 mai 1864
« Renseignements additionnels », Daily British Colonist, 12 mai 1864
« Lettre de Bute Inlet », Daily Chronicle, 12 mai 1864
« Le massacre de Bute », The British Columbian, 18 mai 1864
« Nouvelles de l’expédition de Bute », The British Columbian, 28 mai 1864
« Détails fascinants de M. Waddington », Daily Chronicle, 28 mai 1864
« L’origine du massacre », Daily Chronicle, 29 mai 1864
« Les meurtres indiens », Victoria Daily Colonist, 1 juin 1864
« Le Chronicle et la route de Bute », The British Columbian, 8 juin 1864
« Nos problèmes avec les Indiens », The British Columbian, 11 juin 1864
« Waddington et Bute Inlet », The British Columbian, 18 juin 1864
« Le problème indien et la presse de Victoria », The British Columbian, 9 juillet 1864
« Grave rumeur réfutée », Daily British Colonist, 11 juillet 1864
« Journalisme sans principe », The British Columbian, 16 juillet 1864
« De nouveaux problèmes anticipés avec les Indiens », The British Columbian, 7 décembre 1864
« Les meurtriers chilcotins », The British Columbian, 1 juin 1865
« Les assises extraordinaires », The British Columbian, 4 juillet 1865
« La sentence », The British Columbian, 6 juillet 1865
« Clémence royale », The British Columbian, 15 juilllet 1865