Guerre, massacre ou terrorisme?
Ages 16-18

CyberMystère 7

Guerre, massacre ou terrorisme?

Auteur : Dick Holland

Directrice et directeur de la rédaction : Ruth Sandwell, Dick Holland

Directeur de la série : Roland Case

https://www.mysterescanadiens.ca

Un défi de pensée critique pour les élèves de 16 à 18 ans

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Au printemps de 1864, une série de meurtres jette un froid sur tout le Canada. Le conflit commence avant l’aube le matin du 29 avril 1864, alors que le sang de 14 hommes est versé dans la rivière Homathco. À la fin du mois de mai, un fermier et 19 porteurs et constructeurs de routes étaient morts. Moins de six semaines plus tard, une armée de plus de 100 hommes parcourait le territoire pour capturer les meurtriers.

Les meurtres ont eu lieu au centre de la Colombie-Britannique, dans un triangle éloigné qui, à l’époque, n’était pas accessible par la route ni même par un sentier équestre. Les hommes qui sont morts étaient tous membres d’équipes travaillant à la construction d’une route à partir de la côte du Pacifique jusqu’aux champs d’or récemment découverts dans la région de Cariboo.

Cette région était le territoire du peuple tsilhqot’in qui vivait sur le plateau de Chilcotin depuis des siècles, peut-être même depuis des millénaires. Le leader du groupe de plus de 20 hommes impliqués dans les meurtres a été identifié par les survivants des attaques comme un chef tsilhqot’in que les siens appelaient « Klatsassin ».

Les historiens ont tour à tour qualifié cet incident de guerre, de massacre ou d’acte de terrorisme. Mais qu’en est-il réellement? Les soldats qui en tuent plusieurs autres au cours d’une guerre sont rarement accusés de meurtre; en fait, ils peuvent même être honorés pour ces actes. Commettre de tels actes en-dehors d’un contexte de guerre peut entraîner de graves conséquences, mais cela dépend encore une fois si les meurtriers agissent au nom de leur peuple pour atteindre un objectif politique donné ou s’ils agissent dans leur propre intérêt ou par vengeance personnelle. Bref, déterminer la nature de cet incident est lourd d’implications. Dans le cadre de ce CyberMystère, vous êtes invités à examiner la sélection de documents historiques de l’époque et à tirer vos propres conclusions quant au terme – guerre, massacre ou terrorisme – qui décrit le plus fidèlement cet évènement.

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Ce CyberMystère vous invite à déterminer la nature profonde du violent conflit qui a éclaté entre les Blancs et les peuples des Premières Nations en 1864. Le meurtre de l’équipe de constructeurs de routes était-il un acte de terrorisme perpétré par les Tsilhqot’in pour décourager ceux qui voulaient faire davantage de commerce et de trafic dans la région? Ou tentaient-ils de défendre leur territoire contre l’invasion d’une population? Peut-être voulaient-ils plutôt venger la mort des leurs qui avaient succombé à la variole transmise par les Européens des années plus tôt?

Vous réfléchirez d’abord aux différences qui existent entre les termes « guerre », « massacre » et « terrorisme ». Vous lirez sur le contexte de l’incident puis examinerez les documents historiques à la recherche d’énoncés qui portent sur la façon de qualifier cet évènement. Enfin, vous déterminerez quel terme est le plus juste et rédigerez un essai d’une page dans lequel vous expliquerez votre décision.

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ÉTAPE 1 : Réfléchir sur les termes « guerre », « massacre » et « terrorisme »

Avant de déterminer quel terme décrit le mieux cet incident, il convient de définir clairement la différence entre une guerre, un massacre et un acte de terrorisme. Lisez attentivement les définitions suivantes :

  • Guerre : conflit armé entre deux ou plusieurs États ou coalitions; conflit politique.
  • Massacre : carnage; tuerie sauvage d’un grand nombre de personnes, habituellement des civils non-combattants; meurtre cruel ou violent.
  • Terrorisme : recours à l’intimidation en vue de servir les intérêts d’une faction; politique ayant pour but de créer un sentiment de terreur ou un climat d’insécurité.

Les différences entre ces termes sont subtiles. Par exemple, un acte de terrorisme peut comporter le meurtre cruel d’innocents villageois durant une guerre. Cette situation pourrait donc être qualifiée d’acte de terrorisme si son but essentiel n’est ni un objectif militaire ni un simple acte de vengeance, mais plutôt de semer la peur au sein de la population.

Consultez le tableau « Distinguer guerre, massacre et terrorisme » afin d’obtenir davantage d’information sur ces termes. Vous pourriez aussi poursuivre votre recherche dans Internet pour y puiser d’autres définitions susceptibles de vous aider à bien distinguer ces trois termes. N’hésitez pas à ajouter toute information que vous jugerez utile et qui serait absente du tableau.

ÉTAPE 2 : Connaître les détails du conflit

Avant d’entreprendre la lecture des documents historiques, il est important de vous familiariser avec le contexte de cet évènement. Dans la section Éléments de preuve, vous trouverez une liste qui contient six « Documents généraux » préparés par les auteurs de ce site Web; ces documents décrivent le contexte de l’incident. Consultez d’abord la chronologie des évènements, puis identifiez les dix faits les plus déterminants. Ensuite, lisez les courtes introductions présentées dans les cinq documents généraux pour en apprendre davantage sur les circonstances qui ont précédé l’incident.

ÉTAPE 3 : Examiner les documents historiques

Vous êtes maintenant prêts à passer à la lecture des documents historiques choisis et à vous demander s’il est plus justifié de décrire l’incident par le terme de guerre, de massacre ou de terrorisme. Vous trouverez la liste des six « Sources » choisies dans la section Éléments de preuve.

Pour chacun des documents historiques, utilisez une copie de la grille « Déterminer la nature de l’incident » pour noter les éléments suivants :

  • les énoncés qui fournissent des indices sur la nature profonde de l’incident;
  • la conclusion que vous tirez de chaque document sur la nature de l’incident (guerre, massacre ou terrorisme);
  • et la raison pour laquelle, selon vous, chaque document appuie votre choix de terme.

Par exemple, vous pourriez noter que dans un document, on indique que les autochtones avaient tendance à enfreindre la loi lorsqu’ils avaient bu du whisky. Cela signifie que l’incident pourrait être défini comme un massacre étant donné qu’il semble ne pas y avoir de motif précis aux meurtres. Reportez-vous à la grille « Distinguer guerre, massacre et terrorisme » pour vous remémorer les caractéristiques propres à chaque genre d’acte de violence.

ÉTAPE 4 : Rédigez votre analyse

À l’aide des éléments de preuve que vous aurez trouvés pour appuyer chaque description de l’incident, rédigez un texte de 250 mots dans lequel vous exposez clairement les motifs qui vous poussent à croire qu’il s’agissait d’une guerre, d’un massacre ou d’un acte de terrorisme. Afin d’appuyer vos arguments, fournissez des preuves tirées des documents en faisant souvent référence à la signification de chacun des termes.

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La rubrique d’évaluation « Évaluer les conclusions tirées des preuves » peut être utilisée pour évaluer dans quelle mesure vous avez été capable d’identifier les énoncés les plus pertinents contenus dans les documents historiques et de tirer des conclusions plausibles sur la nature de l’incident proposée dans chaque élément de preuve.

La rubrique d’évaluation « Évaluer les conclusions historiques » peut être utilisée pour évaluer dans quelle mesure vous avez réussi à préparer une analyse qui présente une conclusion plausible, avec preuves à l’appui, sur la description la plus juste de l’incident.

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Un legs historique
Lisez les documents contenus dans la sous-section La guerre de Chilcotin de nos jours et identifiez les raisons qui font que l’incident est encore très présent dans la mémoire du peuple chilcotin.
https://canadianmysteries.ca/sites/klatsassin/aftermath/chilcotinwartoday/indexfr.html

Causes du conflit
Quelles étaient les causes profondes de ce conflit? Est-ce la variole qui en a été l’élément déclencheur? Est-ce la construction d’une route à travers le territoire chilcotin? Ou est-ce que son origine remonte plutôt à l’époque de la traite des fourrures? Les documents suivants, rédigés par les auteurs de ce site Web, vous donneront une vue d’ensemble des évènements. Lisez-les attentivement puis compilez les arguments à l’appui de chaque cause possible du conflit. Créez un graphique circulaire qui illustre dans quelle mesure chacune de ces causes a influencé le meurtre de ces constructeurs de route. Consultez au besoin le document « Créer un graphique circulaire » pour savoir comment produire un graphique circulaire.

Contexte

La variole

La construction des routes

La culture tsilhqot’in

La traite des fourrures

Comparer les types de preuves
Certaines personnes soutiennent que le « histoire orale » n’est pas aussi fiable que les « documents écrits » pour fournir des preuves du passé. Consultez les sources suivantes – l’une d’elles se définissant elle-même comme une « histoire orale » et l’autre étant un « document historique écrit ». Quelles sont les ressemblances et les différences entre ces deux types de documents? Quelles en sont les forces et les faiblesses en tant que témoignage de la guerre de Chilcotin?

Histoire orale ou entrevue : Henry Solomon, « L’évasion de Chedekki [Ŝumayu] », Nemiah: The Unconquered Country, 1992

Dépêche coloniale : Frederick Seymour, « Lettre à Newcastle, no 7 », 20 mai 1864

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Feuille d’activités : « Distinguer guerre, massacre et terrorisme »

Feuille d’activités : « Déterminer la nature de l’incident »

Notes préparatoires : « Créer un graphique circulaire »

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Documents généraux

Chronologie

Contexte

La variole

La construction des routes

La culture tsilhqot’in

La traite des fourrures

Sources

Articles de journaux

« Une guerre indienne imminente », The British Colonist, 30 août 1862

« Le massacre de Bute Inlet et ses causes », The Victoria Colonist, 13 juin 1864

« Waddington et Bute Inlet », The British Columbian, 18 juin 1864

Correspondance coloniale

Frederick Seymour, « Lettre à Newcastle, no 7 », 20 mai 1864

Témoignages

Témoignage d’Ach-pic-er-mous, 31 mai 1865

Histoire orale ou entrevue

Henry Solomon, « L’évasion de Chedekki [Ŝumayu] », Nemiah: The Unconquered Country, 1992